Estuaire 2009 - La biennale de l’Estuaire est enfin de retour !

Fin août 2007, la 1ère édition Estuaire s’achevait, laissant aux visiteurs l’appréciation de quelques œuvres d’arts et architectures contemporaines pérennes, visibles par tous, disposées le long de la Loire. C’est donc avec grande impatience que le public attendait le retour de la biennale et la découverte des nouvelles créations, réalisées par des architectes et des artistes renommés venus du monde entier.

Cette biennale 2009 est en partie placée sous le signe de l’animal :

- Le château des Ducs de Bretagne, récemment rénové, réhabilite dans ses douves une meute de loup qui redonne un aspect sauvage inné au patrimoine. Ces six mammifères font l’objet d’une attention toute particulière, tant chez les enfants que chez les adultes, loin d’être accoutumés de voir en centre ville des espèces protégées de ce gabarit.

- Les halles du quartier Bouffay, sont quant à elles, complètement réquisitionnées pour en faire une immense volière de Céleste Boursier-Mougenot « From here to ear ». Des mandarins ont été recueillis et composent quelques notes de musique lorsqu’ils se posent sur les cordes des guitares électriques. Une volière musicale étonnante !

- La chapelle de Bethléem à Saint Jean de Boiseau, de style gothique, est ornée de trois étranges chimères. L’une représente Goldorak et les deux autres des Gremlins. Mais le plus terrifiant n’est pas ces horribles créatures du mal, c’est la touche personnelle de l’artiste Gino de Dominicis, qui, par le biais d’une sonorisation, "effraye" les visiteurs qui s’approchent de ce lieu de culte, en émettant un rire qui peut se révéler communicatif. Drôlissime ! (quand cela fonctionne…)

- Très imagé, « Le Serpentine Rouge » de Jimmie Durham est un long tuyau rouge sortant de la mer et se dressant face à la Loire, qui est censé ressembler, d’après son architecte, à un serpent de mer ou un diable.
À Faire, un soir d’été : prendre le bac et regagner l’autre côté de la rive. Absolument magnifique au couché du soleil…

Outre les œuvres déjà existantes : le « Jardin étoilé » à Paimbœuf (Kinya Maruyama) un univers très coloré et apaisant ; « I.C.I.! Instant Carnet Island » : les multiples et insolites habitations de Frossay proposées à la nuitée ;  « l’Observatoire » de Tadashi Kawamata à Lavau-sur-Loire qui offre un point de vue sur le Fleuve et une immersion en pleine nature ; « Did I miss something ? » le banc à jet d’eau de Jeppe Hein à Couëron ; au Pellerin, le voilier plié « Misconceivable » d’Erwin Wurm donnant l’impression d’être malléable, « Les anneaux » de Daniel Buren et Patrick Bouchain, qui font désormais partie du paysage nocturne du Hangar à Bananes…

2009 a vu arriver d’étranges créations :

- « La Villa Cheminée », œuvre pérenne de Tatzu Nishi à Cordemais (sur le principe de la chambre d’hôtel installée sur la fontaine de la Place Royale à Nantes - édition Estuaire 2007).
- « Le Voyage Liquide » d’Éric Watt à Frossay, une vidéoprojection qui, il faut le dire, a beaucoup moins d'attrait que le site :  à proximité, une balade, le long du chemin des Carris est absolument remarquable.
- « Le Pendule » de Roman Signer à Rezé, a été réalisé à partir d’une ancienne centrale à béton. Cette horloge sans aiguilles semble lutter contre la déchéance du bâtiment face aux grains de sable du temps.
- « Le Refuge » de Stéphane Thidet - l’hôtel de Région a vu construire sur son site une cabane pas vraiment chaleureuse. Les visiteurs désireux de venir s’y reposer quelques instants seront surpris par la pluie. À vos parapluies !
- « L’absence » de l’Atelier Van Lieshout - situé près de la nouvelle école nationale supérieure d’architecture, un drôle de bâtiment a fait son apparition. Sous forme de glaçon géant, l’édifice « rigolo » fait office de bar : plutôt rafraîchissant les jours d’été !
- L’œuvre de Ange Leccia pour « Nymphéa », a bénéficié de la participation de Laetitia Casta. Sur le pont du Canal Saint Félix, une projection insolite reflète sur la surface de l’eau, le visage du mannequin. Une animation uniquement visible à partir de la tombée de la nuit.

Non loin de là, nous avons toujours les expositions au Lieu Unique, au musée des Beaux Arts, au FRAC du Hangar à Bananes …

De Nantes, le parcours de l’Estuaire, jalonné d’œuvres d’art, se termine dans la ville de Saint-Nazaire.

- Le « Jardin du Tiers Paysage » de Gilles Clément (l’un des plus grands paysagistes et théoriciens du jardin), accessible depuis le toit de la base sous-marine.
- Le LIFE - (base sous-marine) - accueille Anthony Mc Call qui présente « The Vertical Works », une exposition de cônes de lumières qui se déroule dans le noir le plus complet. Nyctalophobe, s’abstenir !
- À découvrir dans la galerie du Grand Café, l’immense fresque humoristique de Paola Pivi représentant un avion sans dessus-dessous ou le court-métrage sur « I wish I am fish ».
- La Galerie des Franciscains, située dans l’ancienne chapelle d’un monastère, projette un court métrage de l’artiste et cinéaste Rivane Neuen-Schwander & Cao Guimarães sur les fourmis.
- La « Suite de Triangles » de Felice Varini, peinte de couleur rouge sur les usines nazairiennes, visibles depuis le toit de l’écluse, propose, outre de révéler des formes de triangles qui se détachent et s’attachent dans le patrimoine industriel selon le point de situation du visiteur, d’admirer la vue imprenable sur le port et l’estuaire.

Une biennale de l’Estuaire encore bien réussi, qui permet de découvrir ou de redécouvrir avec une toute autre approche, le patrimoine culturel et naturel des villes de l’Estuaire.

Une troisième et dernière édition plus que très attendue…

Crédits photos : Elodie Fresneau

Comments

[Nimmzo]

C'est littéralement la lumière au bout du tunnel qu'évoque votre mystérieuse photo du haut du pont donnant sur l'entrée sud du canal Saint Félix. http://bit.ly/cs8Dij