Opération Bistouri au Cabanier théâtre
19h, le rendez-vous est donné au Cabanier Théâtre de la rue Ameline, près du quartier Saint-Félix à Nantes. Animées par le désir de l’insolite, nous poussons les portes du Cabanier théâtre. L’étroitesse de la pièce et sa décoration intérieure en font un lieu très chaleureux, créant une grande proximité entre les artistes et les spectateurs. Dans la même salle, une scène, quatre rangées de bancs parés de coussins rouge, le studio technique, un mini-bar. A ce propos, la soirée débutait par une collation et un verre partagés entre la compagnie, l’équipe technique et le public. Surprises par cet aspect si personnel entre les deux mondes, intimidées, nous décidons de nous éclipser un moment et promettons de revenir pour voir le spectacle proposé après une présentation de la nouvelle programmation culturelle….
Pour une fois, on fera l’impasse sur les petits fours et le verre de l’amitié.
…Une heure plus tard, nous revoici sur les lieux. Nous retirons un billet d’entrée – accès gratuit mais réservation obligatoire – et rentrons nous asseoir pour assister au spectacle « Opération Bistouri » présenté par Adzel Cie. La mise en scène est signée Raymond PEYRAMAURE, la manipulation : Daphné GAUDEFROY & Anthony GORIUS, le mixage son : Jean-Yves PRIOU.
En quelques mots, l’histoire, qui se passe dans un hôpital, commence
par l’intervention de deux chirurgiens fantaisistes qui opèrent un patient dont
le bras est cassé.
Endormi, sous anesthésie, cet infirme va
nous entraîner dans son sommeil à la fois paisible et tourmenté, vers un voyage
onirique et très poétique (voir
sexuellement poétique – dixit Alexandra).
Très beau, ce spectacle de marionnettes alterne passage
émouvants et drôles accompagné d’une si belle mélodie - « Marche
Turque » de Mozart- parfaitement adaptée dans la pièce.
Les pantins, bien que difformes, ont un aspect très attachants :
l’infirmière totalement dépravée, le ballot de linge ailé qui peut prendre
« moult » aspects, un personnage embaumé qui préfère se rapiécer lui-même,
un autre obnubilé par son « nini » (nous ignorions ce qu’était un
« nini » jusqu’à ce soir, maintenant nous savons), un vieillard et
son épouse éperdument amoureux, prêts à mourir ensemble, la « mort »
qui surgit de nulle part se réjouit de ses prochaines victimes.
Un spectacle farfelu dans un univers qui est d’ordinaire morose.
Crédit affiche : Guy YOYOTTE HUSSON