La Cigale

Habiter plus de 20 ans dans une ville qui possède l’une des brasseries les plus renommées de France, classé monument historique en 1964 et ne jamais y avoir mis les pieds, c’est fort regrettable.

Intriguées par ce lieu si mystérieux à nos yeux, se fixer rendez-vous pour un café-chocolat devenait pour nous un impératif.

Poussées par la curiosité, les portes s’ouvrirent enfin à nous…

Le souffle coupé, le bruit en sourdine, les yeux émerveillés, la Cigale se révéla « Magique »…
Nos impressions sont multiples, mais nous pourrions être unanimes en affirmant que ce lieu nous sépare du monde extérieur, passé le sas qui se referme par un rideau de carillon chimérique.

A la réception, une hôtesse nous indique notre table.
Subjuguées par la décoration des salles, notre regard ne cesse de virevolter de droite à gauche, de haut en bas. Il y a tant de détails dans cette architecture si soignée, si minutieuse, réalisée par Emilie Libaudière dans l’esprit Modern Style. Les multiples miroirs rendent la grandeur à la Cigale, les nombreuses mosaïques habillent de fresques les murs, les peintures donnent vie aux plafonds et les sculptures en bois, du charme et un brin d’exotisme à ce lieu absolument incroyable.

La carte est alléchante, difficile de choisir entre les divers mets proposés. Si l’une de nous opte pour le chocolat viennois, nous nous laissons tentés par la Pause chocolat Celaya de chez Valrhona. Les deux cakes maisons au chocolat remplacés en cette saison par une délicieuse galette frangipane.

Une musique de jazz nous accompagne tout au long de ce goûter. Dans ce cadre convivial et chaleureux, nous nous laissons aller aux confidences, oubliant presque un instant que nous sommes dans un lieu riche de plus d’un siècle d’histoire et de culture. Un lieu qui a reçu de nombreuses personnalités, des réalisateurs dont Jacques Demy qui y tourna un film, des peintres comme André Breton...

Mais toutes les bonnes choses ont une fin et c’est avec une pointe d’amertume que nous devons quitter ce lieu, pour rejoindre celui qui nous attend dehors.
Cependant, si c’était bien la première fois que la Cigale se dévoilait à nous, nous sommes certaines que c’est bien loin d’être la dernière.

Texte et Crédit Photos : Elodie Fresneau